François Bricq-France-
Je suis né le 22 Novembre 1937 à Neuilly-sur-Seine France .
Je me suis intéressé aux machines lorsque j'étais enfant : tanks, avions, bateaux, fusées, trains, voitures.
Beaucoup plus tard j'ai compris le potentiel plastique des machines, en particulier celui des reflets et de leurs surfaces métalliques peintes ou non.
Il faut les voir pour ce qu'elles sont : des outils de la transformation du réel ; par la vitesse qu'elles procurent elles modifient le temps et l'espace.
J'ajoute que par elles-mêmes, leurs surfaces chromées, peintes, vitrées, elles déforment leur environnement et transforment l'espace jusqu'à l'anamorphose.
Je considère ces machines, en particulier les voitures et surtout les avions, comme des allégories de notre époque.
Elles sont l'un des mythes des 20-21e siècles.
J'essaie toujours de rendre évidentes ces réflexions dans mes tableaux : le choix du sujet, sa présence, sa mise en scène sont essentiels pour moi.
Donc, des compositions serrées, la diagonale qui dynamise, ou bien le choc frontal du face à face. Je recherche la géométrie pour mieux la cacher.
J'aime aussi introduire par la magie d'un reflet réel ou implanté, un tableau dans le tableau où une forme est contenue dans l'autre, et où la forme contenue est en réalité la totalité de l'objet vers la métonymie.
L'idée, c'est de donner du mouvement à l'immobile. Au delà du temps qui s'arrête, le temps figé pour la durée du tableau, le temps du regard et de la représentation, l'avion est prêt à décoller, la voiture à poursuivre sa route. Un instant, une destinée.
Très peu de couleurs, les mêmes accords, rouge, rouge-bleu, bleu-rouge-jaune, le noir toujours, une dizaine de tons...
Après la mise en place, toujours dure et âpre, la gestuelle, la même application de la brosse, nerveuse et calculée, très peu de place au hasard. Le jeu des transparences.
Il y a de l'énergie, elle attend, elle anticipe un ailleurs, un imaginaire, une légende.