Julien Breton (Kaalam)-France-
Julien Breton est né en 1979 à Nantes, France. À l'origine un graffeur elle a augmenté dans un processus "lightgraff" qui joue avec le langage du corps, de la calligraphie et de la chorégraphie.
"Au millimètre près, Julien écrit et dessine en trois dimensions. Seul, il se crée des repères et illustrent l’air de ses lumières. Pour essayer de comprendre toute la complexité de l’œuvre, nous nous mettons alors quelques secondes en condition. Julien ne nous avait pas dit qu’il fallait savoir écrire à l’envers – nous n’y avions pas réfléchi, mais c’est mieux si l’on souhaite que le mot sur la photo soit à l’endroit et lisible – et avoir une mémoire spatiale incroyable pour qu’aucune lettre ne se chevauche. Bref, un vrai calvaire que Julien maîtrise. Notre admiration ne fait que grandir, il faut se l’avouer. Mais revenons à la genèse. Julien nous livre son parcours artistique : « Je viens d’un milieu populaire, la calligraphie était hors de mon champ d’appréhension dans les vingt premières années de ma vie. A 21 ans, je suis tombé sur un livre de calligraphie arabe. Ce fut une révélation… ".
Sont art est un cri dans le silence. Tout est silence. Son mouvement, la lumière qui traverse l’air, les paroles éphémères, l’obscurité qui l’enveloppe, les traces évanescentes de son ombre, les couleurs électriques et la géométrie qui se dissout dans le néant.
Écrire dans le silence est une immersion totale, se concentrant sur chaque geste qui trouve son expression au moment même où la lentille de la caméra, en une seule fois, est imprimée par la somme complexe de dessin de l’artiste avec la lumière. Des traits qui se transforment en un film avec une seule trame. Une performance qui dure quelques minutes pour une image où l’artiste disparaît et où le résultat de son art demeure. Être présent quand il entreprend un travail, c’est comme espionner un alchimiste à travers la serrure. Vous restez bouche bée et en silence sans savoir où tous ses gestes, ses pas de danse silencieux, conduisent. Pendant toute la réalisation, ce qui est le plus impressionnant est le regard sévère et concentrée de l’artiste qui a échangé ses pots et ses pinceaux avec les courbes de lumière qu’il laisse derrière lui. Pourtant quand le travail est terminé, le regard disparaît et se perd à l’intérieur du diaphragme d’un appareil photo, et tout ce qui reste est, ce qui auparavant, avaient paru si éphémère et confus.
Julien Breton va vers un but qui est encore plus ouvertement communicatif et culturel. En fait, son art est né de sa volonté de créer un pont sémantique entre la culture arabe et occidentale, afin de créer un langage universel qui peut transmettre des émotions en allant au-delà des mots eux-mêmes. Mais en restant toujours ancré dans la calligraphie et, par conséquent, dans l’alphabet. Ses notes sont une synthèse de l’arabe et du latin réunis lors du développement de l’oeuvre. Chaque performance de Julien est, en fait, conçu pour le lieu où elle se déroule. Chaque oeuvre est un verset-portrait de l’infini qui l’entoure, car ce n’est que dans l’infini que l’artiste peut le mieux exprimer son art. Il déclare que «une feuille blanche est trop limitatif. Pour peindre sur une toile, si grande qu’elle soit, ,e signifie en aucun cas une limite dans laquelle je ne me sens libre d’exprimer tout mon être. Seule la lumière est vraiment infini. La seule limite est l’air »
Le principe décrit par Julien Breton :
« L’appareil photo, posé sur un pied, prend une photographie en « pause longue ». Ce qui veut dire que la photographie peut durer de 30 secondes à plusieurs dizaines de minutes en fonction de la luminosité du lieu choisi. C’est le même principe utilisé par les photographes pour photographier les trainées des phares de voitures sur le périphérique par exemple. Pendant ce long temps de pause, je construis des calligraphies à l’aide de lampes de différentes formes et couleur, en utilisant le décor comme « fond de toile ».
La condition sine qua non de cet art étant la maîtrise parfaite de la lumière que l’on manie, puisque chacun des mouvements est capté par l’appareil photo.