Tammam Azzam-Syrie-
Né à Damas en 1980, Tammam Azzam a récemment déménagé à Dubai.
L'artiste syrien Tammam Azzam superpose des oeuvres connues de l'art mondial à la réalité syrienne, par photo-montage. Une manière pour cet exilé de créer "quelque chose qui appartient à la révolution".
« Pour celui-ci, quelque chose s’est passé, je ne sais pas encore quoi. » Tammam Azzam ne sait toujours pas expliquer le succès de sa dernière œuvre Freedom Grafitti. Celle-ci, révélée fin 2012, est un montage du célèbre tableau de Gustav Klimt, Le Baiser, sur une photo d’un immeuble en ruines de Damas. « En à peine deux heures, la photo a été partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. C’est peut-être par ce qu’elle est plus romantique … » Il ajoute : « Mais je ne veux pas que les gens s’arrêtent à la beauté de la peinture, parce que derrière, on a cet immeuble dans lequel, avant les bombardements, il y avait des gens qui ont tous été tués. Un immeuble, où il y avait plein d’autres baisers, plein d’autres histoires d’amours. »
Prendre les tableaux les plus connus du monde et les superposer à la réalité syrienne d’aujourd’hui, cet artiste syrien de 32 ans, originaire de Soueida, dans le sud du pays, en a fait sa spécialité et le concept de sa collection « Syrian Museum », exposée à la galerie Ayyam Al Quoz, à Dubaï.
Damas, où il a installé son « studios, sa maison, sa famille, son tout » et qu’il a quitté six mois après le début de la révolution, en mars 2011. « C’était le moment où le régime commençait à appeler les jeunes hommes, pour qu’il retourne au service militaire. Je venais à peine de finir le mien, six mois auparavant et je ne voulais pas du tout repartir. » Lui qui vit depuis à Dubaï, avec sa femme et sa fille de six ans ajoute : « C’était devenu très compliqué et honnêtement, je n’ai pas vraiment envie d’en parler. On n’est jamais un héros, lorsque l’on part comme ça. Les gens meurent tous les jours et moi, je suis là, à Paris, en train de boire un café, donc je ne vais pas pleurer sur mon sort. »